La salle dite du "Second Empire"
Le coup d’oeil d’ensemble de ce que vous avez devant vous, nous situe au niveau uniformologique dans une période se situant entre 1830 (création de la Belgique indépendante) et 1914 (début de la première guerre mondiale). L’ensemble des uniformes représentés sont un mélange type, avec votre permission, « un bouillon de culture » d’éléments issus de l’armée française, de l’armée belge et de notre Garde Civique. En un coup d’œil, vous pouvez apercevoir les couleurs belges sur les plumets qui coiffent le Sergent-Sapeur et le Tambour-Major exposés dans cette salle.Si toutes nos Marches sont différentes tant par les costumes que par les coutumes, la structure des Compagnies est semblable. On retrouve en effet en début de Compagnie la Saperie.
Les Sapeurs constituent un souvenir des régiments d’infanterie de la première moitié du XIXe siècle, lesquels étaient précédés d’une douzaine de sapeurs commandés par un caporal et munis d’outils de toutes sortes, pour faciliter la marche de l’infanterie. Leur grand tablier de peau blanche servait non seulement de protection, mais aussi à transporter des matériaux. A vrai dire, les sapeurs n’étaient pas des combattants. Les grognards les tenaient en piètre estime et les surnommaient « M. Problème ». Sobriquet attribué à tort, car les hommes du Génie, et souvent de génie, étaient les instruments efficaces du bon fonctionnement de la machine guerrière napoléonienne. Ils ont fait preuve de courage et de dévouement dans toutes les circonstances. En Russie, ils se sont littéralement sacrifiés pour sauver les restes de la « Grande Armée », notamment lors du passage de la Berezina. Ils méritent leur devise :
"Sans peur et sans reproche".
La plupart de nos Marcheurs-Sapeurs ont abandonné la légendaire barbe et portent des tabliers de toile artistement brodés. Ces tabliers sont de petites merveilles qui réclament des mois de travail et un savoir-faire qui se transmet de génération féminine en génération féminine. Festons, plumetis, dentelles, chaînettes, cordonnets, bouclettes, épines, déterminent sur la toile des décours de feuilles, fleurs, ourlets à jour ponctués de-ci de-là par des roses. Un carré de linon, formant mouchoir, est attaché au tablier. Aujourd’hui, l’authenticité est à la mode et de plus en plus de Marcheurs veulent porter la réplique d’un uniforme précis. Espérons que le « militaire » ne tuera pas le folklore et que le « traditionnel » puisse continuer à atténuer la rigueur des uniformes. Les sapeurs sont dirigés par un Sergent-Sapeur, dit d’ordinaire « maître sapeur » et coiffé d’un colback à plumet ; il commande les évolutions de la Compagnie et signale chaque changement d’allure ou de formation. Le Sergent-Sapeur porte indifféremment une hache ou une bêche, parfois une masse d’armes dit « picot » ou « massue ». Cette masse d’armes représente les bâtons à tête d’or ou d’argent portés par les huissiers, précédant toute personne de marque : rois, chanceliers, recteurs, doyens d’université, …
Le sergent-sapeur n’est donc pas seulement le maître des sapeurs, mais aussi un « massier », ce qui est conforme à la tradition des Serments du Moyen Age qui se faisaient précéder de ce personnage.
En général, on trouve après la Saperie, la batterie dirigée par le Tambour-Major suivie parfois d’une phalange musicale. Ensuite, viennent traditionnellement les Majors à Cheval, le drapeau de Compagnie et/ou de la Jeunesse du village suivis par un ou plusieurs pelotons de fusils (artilleurs, voltigeurs, chasseurs, tromblons, …). Les Zouaves ferment en général la compagnie.
Comme nos Marches restent une tradition folklorique, la composition des Compagnies peut varier d’un village à l’autre tant par rapport aux uniformes qu’aux types de pelotons (Gendarmes à cheval, sapeurs-zouaves, …)
Sous la cheminée et dans la vitrine de droite en sortant de cette salle, vous pouvez observer des statues de différents Saints et Saintes honorés par nos Marches.
Dirigeons-nous à présent vers la sortie de la pièce pour nous rendre dans le couloir avant de gagner l’étage du musée.
